Good morning Vietnam
Les 2 aventuriers sont arrivés à Hanoï le 3 janvier dans la soirée. Ce nouveau pays à explorer représente également une nouvelle zone à découvrir : L'Asie du sud. Les cultures, les richesses, le climat, tout y est différent de l'Asie du nord.
C'est avec excitation que nous descendions de l'avion. Le poste frontière ressemblait plutôt a un stand improvisé... le douanier âgé de 17 ans assis sur une chaise en plastique, se démenant dans un uniforme 3 tailles trop grandes, enlevait légèrement de la crédibilité à l'endroit.
Au même moment à Willer sur Thur, dans le quartier des Vosges... alors que toutes les maisons semblaient être tranquilles, l'une d'entre elle était en effervescence. En effet des bruits de fouille incessante, signe d'une suractivité inhabituelle, s'en dégageait. On aurait dit qu'un groupe de policiers exécutait une perquisition. Mais que ce passait-t-il ? Depuis que leur fils est parti faire le tour du monde, Monsieur et Madame Lavergne auraient-ils plongé dans le trafic de drogue ou la revente illégale d'armes à feu ??? Un client mécontent de la "cam" aurait-il décidé de les dénoncer ??? La brigade spéciale d'intervention aurait-elle fait une descente et retournerait la maison de fond en comble ???
Allons voir de plus près afin de discerner ce qui s'y mijote exactement.
- Agnès, où ai-je rangé mon couteau de survit que j'avais acheté le 11 novembre 2006.
- Je ne sais pas, je ne sais même pas duquel tu me parles, tu en as tellement.
- Mais si, tu sais donc... celui de la page 13 des promos du Lidl avec la tapette à moustique intégrée et la fusée de détresse insérée dans le manche. Je le cherche depuis ce matin, j'ai tout passé au crible fin, de la cave au grenier.
- Ecoute Michel tu m'embêtes avec tes préparatifs à la GI, on ne part pas à la guerre du Golf.
- Rangers, couverture de survie ok ! 6 montres réglées aux 6 différents fuseaux horaires... synchronisation des montres 3... 2... 1... ok ! Crème anti-moustique, crème pour apaiser les piqûres, crème pour les brûlures, compresses antiseptiques...
- Micheeeeel
- On est jamais trop prudent, d'ailleurs fais moi penser à prendre mon 7ème rappel du vaccin contre la fièvre encéphalite guatémaltèque.
- On va au Vietnam Michel... ffff bon j'abandonne...
Ok nous aussi on les abandonne un instant à leurs préparatifs... mais en tout cas nous voilà rassuré.
Le passage de douane a été passé avec succès, nous n'avons pas eu à user de tours de passe-passe, ni même à nous souvenir du mot de passe car ce n'était pas des rapaces. Moi ça me dépasse d'être aussi passif. Ok j'arrête mes jeux de mots passe-partout à 2 balles (désolé c'est mon passe-temps) avant de passer réellement pour un con 
.
Manus a eu la présence d'esprit de directement interroger le bureau de douane afin de connaître les démarches d'extension de visas. On ne vous l'avait pas expliqué, mais à Shanghai (entre 2 gueules de bois 
) nous avions fait la demande d'un visa vietnamien de 3 mois et n'avons obtenu qu'un seul mois (à prioris le maximum pour un visa tourisme).
Une adresse en poche en guise de lot de consolation, on se dirigea vers le tourniquet où l'on attend les bagages. A l'instar de la caisse de supermarché la plus lente, ici c'est toujours votre valise qui arrive dans le dernier lot... ainsi vous avez tout le temps de vous demander si vous êtes au bon endroit, de tenter désespérément de chercher une tête que vous êtes persuadée d'avoir vu dans votre vol afin de vous rassurer.
Ensuite les passagers s'en vont puisqu'ils ont récupéré leurs affaires et vous... vous êtes toujours là à attendre. Alors d'un coup d'un seul, vous commencez à vous interroger sur l'hypothèse de la perte, du vol ou de la destruction... le stress monte, vous vous demandez pourquoi c'est sur vous que le sort s'acharne 
. Un mal de ventre s'empare de vous, votre patience diminue inversement proportionnelle à votre tension. Des goûtes de sueur commence à perler de votre front, vos forces vous abandonnent, vous vous sentez fébrile.
Enfin, une paire d'ongles rongée plus tard, vous apercevez, à votre grand soulagement, l'objet de vos inquiétudes... haaaa tout va bien.
Votre cerveau envoie les informations nécessaire à votre corps et tout rentre dans l'ordre... c'est l'effet psychosomatique déclenché par un pic d'angoisse, ne le sous-estimé pas et apprenez à le maîtriser, à le shunter... comme nous.
- Manus...
- zzzzzzzzzzz zzz zzzzzzzz
- Grooos... les sacs sont là.
- haaaaaaaaa attends je me réveille... j'ai fait un de ces cauchemars, jte raconte pas...
- Ben me raconte pas alors.
- Mais si... Tu avais une tête énorme et tu faisais un cours théorique sur les bagages, le stress et tout et tout... c'était horrible.
- Ouai j'imagine, allez prends ton sac.
Un échange de yuans en vietnameese Dong (VND), et nous voilà millionnaire. Certains travaillent dur toute leur vie, alors qu'il suffit d'échanger l'équivalent de 40 euros pour le devenir. De toute manière comme le dirait justement mon papa : "pour gagner sa vie il faut travailler, pour devenir riche il faut trouver autre chose".
Millionnaires mais pas moins pingres, nous étions à la recherche d'un moyen de locomotion peu onéreux, nous avons pris le temps de prospecter avant de choisir, car le dicton le dit si bien : "le temps c'est de l'argent".
En 30 minutes de prospections nous avons divisé le prix de notre trajet par 3... et encore je pense qu'on a du se faire avoir 
.
Pendant que le taxi nous emmenait au centre d'Hanoï (à 40km de l'aéroport) au Hello Hotel... Mr Lavergne trouvait enfin le saint Graal.
- Agnès je l'ai trouvé 
!
- Alors il était où ?
- Euh dans son emballage... dans la grosse boîte avec tout les gadgets que j'ai acheté et que je n'ais jamais utilisé 
.
- Ben voyons 
!
Après une bonne nuit bon marché, nous sommes parti à la découverte de la ville, car une fois que ce sera fait on aura tout le temps à s'adonner à un de nos passe-temps favoris : le poutrage de gobelins
Il fallait bien nous occuper durant la semaine ou nous allions attendre mes parents.
Alors afin de vous éviter les élucubrations de Manus sur nos joutes endiablées virtuelles, je préfère vous exposer l'impatience des parents Lavergne.
- Agnès tout est prêt, je commence à stresser, je me demande si c'est une bonne idée.
- Michel, si on t'écoutait on ne ferait jamais rien... ça va être bien un peu d'aventure avec notre fils, notre "chmedi"... yeuh il me manque.
- Oui oui, bon je rappelle encore une fois Paty pour m'assurer qu'elle viendra tous les jours à la maison et qu'elle a bien tout compris.
A ce moment là, mon père réalisa qu'il avait oublié d'envoyer un email important à l'avocat (de qu'elle affaire je ne pourrais vous dire) et ma maman réalisa qu'elle allait rejoindre son fils qu'elle n'avait pas vu depuis plus de 7 mois. Tous les souvenirs lui remonta, accompagnés de quelques larmes nostalgiques 
.
- Michel tu te rends compte ? Alala celui là, né un 15 août, jour férié, à 11h juste pour se mettre à table. A 8ans il avait pleuré au restau "la ptite auberge", parce qu'on l'avait forcé à demander du feu à la table voisine et qu'il n'osait pas. Lui qui pleurait avant de partir en colo parce qu'il avait peur, qui n'osait pas faire ses études à Strasbourg car il était trop loin de la maison et de ses copains. On pensait qu'il n'allait jamais quitter la maison et pouf d'un coup il a pris ses affaires pour s'installer à mulhouse.
Un jour il nous apprend qu'il plaque tout pour partir... et maintenant nous allons le rejoindre, LES rejoindre et partager un bout de leur aventure...
- Tu te rends compte de ça Michel .
- ... oui oui, euh "salutation" ça prend un "s" à la fin ?
Nous entre temps on s'est imprégné de la ville, avons appris les bons plans bouffes et bières et changé d'hôtel car on ne pouvait accueillir mes parents dans des chambres humides, où le ménage était une fiction et où le wifi n'était accessible que sur les marches d'escalier qui donnaient sur la rue.
Le Elisabeth Hôtel à peine plus cher (275 000 VND = 11euros la nuit pour une chambre double contre 230 000 VND) et proposait de loin de meilleures prestations.
"Allez les parents, ne soyez pas en retard, Paty va vous emmener à l'aéroport de Bâle-Mulhouse. A partir de là commencera le parcourt du combattant (mais papa avait du prévoir tout ce qu'il fallait) : 1h jusqu'à Paris, 5h d'attente puis 14h de vol jusqu'à Hanoï avec un arrêt à Bangkok."
Le 10 janvier (veille de leur arrivé) était un jour important. Le pari de ne pas couper mes cheveux jusqu'à nouvel an étant expiré, je ne trouvais aucun intérêt à continuer à supporter cette protubérance capillaire... .
La pression des retrouvailles commençait à monter. Voyager depuis plus de 7 mois loin de chez soi, sans avoir revu un visage familier, accentue l'émotion de cette rencontre.
Dès notre départ, mes parents nous avaient promis de nous rejoindre. Depuis environ 6 mois ils avaient opté pour le Vietnam.
Plus les jours avançaient, plus les événements se matérialisaient : achat des billets d'avion, achat de matériel, décompte des semaines puis des jours et nous y voilà.
Ca paraît tellement irréel de se revoir dans de telles circonstances qu'on a du mal a y croire, mais ça n'enlève rien à notre forte réjouissance.
Le jour "J", l'excitation était à son comble. Manus et moi avons embarqué dans un city bus à 14h30, sachant que l'avion atterrissait à 15h40. Il nous semblait que plus d'1h était largement suffisant pour arriver à l'aéroport, mais le trafic et les nombreux arrêts du bus commençaient à nous en faire douter. Le trajet, l'oeil rivé sur la montre, devenait un calvaire (surtout pour moi)... "on allait tout de même pas arriver en retard".
On prit notre mal en patience car de toute manière on irait pas plus vite que ce maudit bus. Parvenu avec à peine 10 minutes de retards, on constata avec bonheur que les passagers n'avaient pas encore débarqué... ouf !!!
Postés dans le hall d'arrivé, nous attendions à une 50aine de mètres de l'illustre tourniquet à bagages, et comme la loi du "le dernier bagage est le mien" est vrai pour tout le monde, mes parents n'y ont pas échappé.
Manus et moi avec notre myopie avancée avions du mal a distinguer les visages d'aussi loin.
- Regarde gros ils sont là, ils arrivent...
- Ha bon t'es sûre, j'arrive pas à les voir !
- Moi non plus, mais quelqu'un nous fait des signes.
- Attends je zoom avec l'appareil photo... euh non c'est pas eux !
- Ha je savais qu'on aurait du emmener nos lunettes...
- Mais on les a...
Enfin 2 silhouettes familières se dessinèrent sur l'écran LCD 3" de notre appareil photo Panasonic DMC-TZ5 zoomé au maximum... mes parents étaient arrivés, ils firent de grands gestes pour attirer notre attention (comme si on les avait pas vu avec notre vue de lynx 
).
Les quelques minutes qui suivirent furent pleines d'émotions et d'embrassades. Avec le voyage et le décalage horaire, mais également les retrouvailles et la délivrance, il était difficile de réaliser.
Ca y est l'aventure peut commencer, Manus et moi nous empressions de soulager mes parents de leurs sacs et de dégotter un mini bus afin qu'il puisse au plus vite prendre leurs aises à l'hôtel et souffler.
Nous avions tant de choses à nous dire et en même temps si peu, nous étions tellement heureux et étonnés d'être ensemble et en même temps c'était comme si on s'était quitter la veille. Ces sentiments contradictoires et complètement ambigus sont étranges.
Manus et moi nous réjouissions aussi de recevoir du courrier, les gâteaux, les bonbons et de bons produits du terroir que mes parents avaient collecté et enfoui dans leurs hottes... miam miam.
Foie gras, fromages, pains et un pinot gris vendanges tardives ont animé nos papilles... On ne vous raconte pas car il est malpolis de parler la bouche pleine 
.
Le temps des retrouvailles, nous allons aborder le versant historique de ce pays qui semble incontournable pour en apprécier la visite.
Après l'échec de la France dans la 1ère guerre d'Indochine (victoire du Việt Minh à la bataille de Diên Biên Phu le 7 mai 1954), les accords de Genève divisèrent le pays en deux par une zone démilitarisée au niveau du 17e parallèle. Les deux parties du Vietnam connurent alors la mise en place de gouvernements idéologiquement opposés. Hanoî était alors capitale du Nord-Vietnam et Saîgon capitale du Sud-Vietnam.
La guerre du Vietnam (aussi appelée deuxième guerre d'Indochine) est une guerre opposant (de 1959 à 1975) la République démocratique du Vietnam (régime communiste fondé par Hô Chi Minh, ou Nord-Vietnam), le Front national pour la libération du Vietnam (ou Viet Cong), face à la République du Vietnam (ou Sud-Vietnam).
L'armée populaire Nord-vietnamienne était soutenue matériellement par la Russie et la Chine, tandis que le Sud-Vietnam était militairement soutenue par l'armée des États-Unis (à partir de 1964).
Les origines de ce conflit est l'instigation du Nord-Vietnam, sous la forme d'une guerre civile, afin de réunifier tout le pays sous son régime communiste et de, selon elle, le libérer d'une agression étrangère impérialiste.
L'interventionnisme croissant des États-Unis émanait d'une pure logique de guerre froide en s'appuyant sur une stratégie anti-communistes. L’expansion du communisme devait être stoppée conformément à la doctrine américaine de l’endiguement, afin d'empêcher un "effet domino" en Asie du Sud-Est.
Après plus de 10 ans de combats et un lourd bilan humain, l’intervention directe et massive des États-Unis prit fin avec la signature des accords de paix de Paris en 1973. Les combats entre forces vietnamiennes s'achevèrent avec la chute de Saïgon le 30 avril 1975.
Après la victoire du Nord, les deux Vietnam furent unis pour former l'actuelle République socialiste du Vietnam, dotée d'un gouvernement composé essentiellement du parti communiste et basé à Hanoï.
Lors de la 1ère visite de Hanoï, mes parents, qui avaient déjà pu prendre la température de cette circulation dense et désordonnée à travers la vitre du mini bus, ont pu goûter aux joies de la traverser. Traverser cette circulation essentiellement composée de scooters et mobylettes (que eux appellent motos-bike 
) est simple car même un aveugle pourrait le faire . Vous vous armez de courage et mettez un pied devant l'autre. ce sont les 2 roues qui vous éviterons tel un essaim vous arrivant de plein fouet.
Au feu, les 2 roues sont dans les "startings blocks"... pour ceux qui respectent le rouge .
Ne vous y trompez pas, c'est le bus qui est dans le bon sens .
Et s'il y a de la casse, pas de problème, il y a du stock...
Hanoï (en vietnamien Hà Nội qui signifit "la ville au-delà du fleuve") est la capitale actuelle du Vietnam, elle comprend environ 6 millions d'habitants.
Elle est composée de 2 zones distinctes organisées autour du Lac Hoan Kiem (avec son célèbre temple Ngoc Son).
La partie nord incarne la vieille ville avec de petites ruelles typiques, beaucoup de petits magasins et d'artisans,
alors qu'au sud c'est plutôt une zone administrative avec de grands boulevards et de grands bâtiments.
Le mausolée du président Hô Chi Minh.
Le marché... où je vous présente mes parents.
En dehors de la ville...
Les vietnamiens débordent d'ingéniosité et prônent la sécurité 
.
A l'instar des Mongols, ils ont également très bons goûts .
Mon papa qui, depuis que le numérique existe, prend plus de photos qu'il ne pourrait en voir en une vie est toujours à l'affût de l'extraordinaire bouche d'égout ou du reflet du soleil dans une flaque d'eau sans oublier d'immortaliser une magnifique scène de vie entre une vendeuse de légumes et son client.
Il est vrai que j'exagère, mais cette hyperbole me permet simplement d'expliquer que lors de nos promenades mon papa était toujours 50 mètres derrière (une distance suffisante pour que Manus et moi ne puissions le reconnaître sans nos lunettes ).
Ma famille rigolera en se remémorant les fameuses séances photos de familles prisent entre le dessert et le café... où le café avait non seulement le temps de refroidir, mais carrément de s'évaporer .
"Allez papa, on t'attend ! On veux aller manger... dépêche toi !!!"
Le 1er repas s'apparentait pour nous à un test où on tachait de faire bonne figue car Manus et moi ne voulions pas passer pour ce que nous n'étions pas.
La serveuse bilingue arriva, pris la commande de 4 bols de noodles soupe au poulet (plat typique au Vietnam) avec des légumes, assaisonné au citron, à la sauce niok nam et/ou aux épices. Ensuite elle nous demanda si on voulait boire quelque chose...
A ce moment là, Manus me lança un regard complice sans équivoque. En retour, mon regard lui expliquait que mes parents ne devaient pas croire qu'on buvait autant de bière que ce qu'on voulait bien vous faire croire à travers notre blog. Pourtant la nostalgie de mon visage trahissait mon envi de m'abreuver d'une succulente boisson houblonnée qui, tellement fraîche, apaiserait ma pauvre gorge assoiffée et dont le goût envahirait tout mon être...
Ma maman me sortit de mes agréables songes en demandant :
- Les garçons vous voulez pas une bière ?
- euh euh, non... sont les seuls sons que nos bouches sèches ont bien voulu émettre... ha bravo !!!
- Michel, on en prend une à deux, vous êtes sûr les garçons, relança ma maman
- Bon ben on veut bien vous accompagner alors... nous dîmes timidement, trahissant notre soulagement.
Dans son guide ma maman avait déniché un restaurant nommé "Hoa Sua" qui prenait en charge de jeunes défavorisés.
Ils pouvaient y apprendre toutes les déclinaisons de métiers de la restauration. Nous y avons dégusté de succulents mets accompagnés de délicieux vins... mais ce somptueux repas fût introduit par de fraîches et bonnes bières... Dorénavant les hostilités apéritives avaient été lancées.
Nous avions invité mes parents pour les noodles, ils nous avaient invité au restaurant gourmet... comme la balance financière ne semblait pas équilibrée, mes parents nous ont également réglé les nuits dans le Elisabeth Hôtel .
En fait on ne va pas le répéter tout le long de l'article, mais un remake de Gdansk avec Nico nous a été joué au Vietnam. De la poussière avait tendance à s'accumuler sur nos portefeuilles. Non pas que mes parents se soient mis à la vente de bateaux de luxes (pas plus d'ailleurs que d'armes à feu ou de drogue, pour ceux qui n'avaient pas compris ), ils voulaient simplement nous soulager financièrement en nous faisant profiter de leur budget vacances.
Papa, maman, de la part de Manus et de votre fils nous vous remercions de tout coeur pour votre générosité !!!
C'est pas tout mais on a du pain sur la planche, car nous avons un itinéraire fourni pour 15 jours.
Voici le programme de notre périple :
Le 13 janvier nous embarquions à bord du Night train qui nous emmenait jusqu'à Lao Cai (frontière sino-vietnamienne), puis dans un mini bus qui nous déposa à Sapa.
Dans ce matinal mini bus, nous avons fait la rencontre de Seth. Seth est enseignant aux Etat-Unis qui, pour résumé, souffre d'un chômage technique. Plutôt que de se lamenter sur son sort, il a préféré mettre ce temps libre à disposition d'un voyage de 6 mois (Asie du Sud, Moyen Orient et Europe).
Ce vrai bout en train nous a accompagné durant tout notre périple à Sapa.
Sapa est une station d'altitude, située au milieu des beaux paysages du nord du Vietnam. Cette colline est une magnifique destination car elle propose une combinaison magique de paysages et de culture traditionnelle.
Le jour de notre arrivé était pluvieux, nous n'avons tout de même pas rechigné à faire le tour proposé par notre Hôtel.
Le gars nous proposait un grand tour de 4 heures dans 3 sites différents, dont 1 bonne heure à pied autour du village de Lao Chai. On s'était entendu sur la prestation et le prix (comprenant le véhicule et le repas) et excluant toute surtaxe surprise telle qu'un supplément pour l'essence ou tickets d'entrées.
Manus et moi n'aurions pas mis 9$ par personne pour cette expédition, mais n'ayant ni le temps de marchander, ni a nous inquiéter de la dépense, nous avons simplement accepté l'offre. Dans ce contexte inhabituel, nous en avons oublié les rudimentaires : Jamais au grand jamais, payer la totalité du trip au départ !!!
A peine sommes nous partis avec nos précieux paniers repas garnis de pain, de tomates et d'oeufs durs, que 50 mètres plus tard le chauffeur nous arrêta à un poste de garde, tentant de nous faire comprendre d'acheter 5 tickets pour l'entrée du site... ça commençait bien .
A peine10 mn plus tard, le mini bus nous déposa pour notre randonnée à travers de magnifiques rizières.
Un comité d'accueil nous attendait, il était composé de ce que ma maman appellera plus tard les moustiques, pour la simple et bonne raison qu'elles nous ont suivi et infatigablement tourné autour.
Les moustiques ne volaient pas et ne tentaient pas de nous piquer, mais quémandaient de l'argent par tous les moyens. "By for me" était leur slogan.
Manus et moi qui souhaitions profiter calmement de ce superbe paysage, nous sommes lentement isolés, tandis que mes parents et Seth sympathisaient avec les autochtones.
La balade fut splendide et le paysage plein d'authenticité. Il était surprenant de voir dans qu'elles conditions ces gens vivaient.
Nous regagnâmes le véhicule et nous impatientions de nous rendre à l'étape suivante, mais l'intervention du chauffeur stoppa nos réjouissances. A prioris le tour s'arrêtait là, nous lui ordonnâmes instantanément de nous mettre en relation par téléphone avec l'organisateur. Ce dernier se dérobait, faisant mine de ne pas comprendre.
Le retour fut trop bref pour faire notre "méa culpa". Mécontents nous avons traqué notre arnaqueur d'organisateur durant nos 2 journées à Sapa, mais sans succès.
Mais comme dirait ma maman : "Das is episch" .
Vu l'éprouvante expérience (je parle de la pluie et du froid ), mes parents ont trouvé le bon moyen de nous revigorer. Chauffage, chocolat chaud et pâtisseries étaient un excellent remède, mais également à la source d'un moment simple et convivial. Mes tentatives de jeux de mots en anglais et le rire particulièrement hilarant de Steh ont alimenté cette atmosphère déjà si détendue.
Nous étions comme des coqs en pâte, où comme des porcelets en pâte .
Grâce à la bonté de mes parents nous prenions l'habitude de fréquenter de bons restaurants, ce soir là c'était l'occasion de trinquer en l'honneur de notre 1ère sortie. Autour de notre boisson fermentée favorite, Steh nous expliqua que de là où il vennait, beaucoup de personnes (dont lui) brassait leur propre bière... intéressant !!!
Le 2ème jour était complètement différent. Les nuages avaient fait place au soleil, nous avions pu troquer vestes et gants contre des t-shirts.
Nous nous sommes rendus à pied au village de Cat Cat où aucun comité d'accueil n'était posté.
Ce fut une fabuleuse journée empli de simplicité, de bonne humeur et encore une fois d'émotion.
Sur le retour nous avons fait la rencontre d'un groupe dont 2 sympathiques australiennes de Melbourne (Shelly et Caroline). Ca n'a pas beaucoup d'intérêt pour le moment, mais j'y reviendrais plus tard. Ca n'a guère plus d'intérêt, mais ce jour là une éclipse de soleil partielle était visible.
Bye bye Seth, le 15 au soir nous prîmes un night train pour Hanoï puis directement un mini bus pour la Baie d'Along.
Haaaa... la magistrale Baie d'Along... ce somptueux paysage marqué par 1 969 îles karstiques (paysage façonné dans des roches solubles carbonatées) qui ont valu au site d'être inscrit sur la liste du patrimoine mondial en 1994. L'ensemble compose le plus grand karst marin du monde.
Ces 1 969 îles et îlots rocheux sont creusées de grottes et de criques et couverts de végétation. L'explication géologique de la formation de la baie est que le site était il y a plus de 200 millions d'années en haute mer. A cette époque une épaisse couche de sédiments s'est formée. Plus tard, les mouvements de la croûte terrestre l'ont ensuite fracturée et le retrait de la mer l'a exposée à l'action de l'érosion.
Une version plus mystique est connu, "Hạ Long" signifie "descente du dragon" en vietnamien. En effet, la légende raconte que le paysage exceptionnel de cette baie est dû au dragon, être merveilleux et bénéfique au Vietnam, qui serait descendu dans la mer pour domestiquer les courants marins. Se débattant, il aurait ainsi entaillé la montagne avec sa queue. Et comme le niveau de l'eau serait monté, seuls les sommets les plus élevés auraient émergé.
Nous étions excités de faire cette fabuleuse visite, mais en arrivant le temps était pluvieux, il fallait donc croiser les doigts afin que celui-ci s'arrange. Le long voyage nous ayant éprouvé, chacun alla vaquer à ses occupations, Manus se concentra sur ses écrits, ma maman s'était offert les soins d'un coiffeur local pendant que mon père prenait des photos et moi je m'adonnais aux joies du poker "online". Le soir nous nous retrouvions tous autour de bonnes cervoises bien fraîches et extrêmement bon marché (5000 VND = 20 cts).
Je laisse la plume de Manus s'exprimer afin de conter cette fantastique et inoubliable journée... "euh Manus, la plume c'était une image... arrête, tu es en train de rayer l'écran du PC !"
Il est tant de vous asseoir confortablement sur votre canapé ou sur le vieux fauteuil douillet que vous avez récupérer en déménageant la maison de votre grand-mère. Vous vous êtes servi un verre d'un excellent vin rouge et la bande original de Platoon (ci-dessous la BO de Platoon : Leonard Bernstein - Adagio for Strings) tourne en boucle dans votre chaîne hi-fi. Vous êtes bien.
Imaginez...
Vous naviguez à bord d'un bateau touristique que les parents de votre meilleur ami ont préalablement loué. Il n'y a que vous quatre et le personnel de bord. L'objectif commun de votre journée est de partir à la découverte de l'un des sites naturels les plus somptueux que compte la planète bleue. Le disque flamboyant fait pleuvoir ses rais sur une eau céruléenne. Quelques blancs nuages zèbrent de leurs ombres mouvantes une étendue placide et accueillante. Votre embarcation évolue lentement bercée par le son monocorde de son hélice. Vous êtes décontracté, reposé et calme.
Vous vous prélassé sur un banc sirotant une bonne "binouse" bien fraîche. L'instant d'après vous balayez du regard le visage de vos compagnons et découvrez des expressions similaires mêlant étonnement et stupéfaction. Vous vous redressez et voulant étancher votre inextinguible curiosité, vous vous tournez dans la même direction qu'eux. Vous ne tardez pas à comprendre.
Tout autour de vous des pics rocheux se dressent tels le toit d'une chaîne montagneuse émergeant de l'océan. Un alpiniste aguerri vous dirait que si l'on remplaçait l'eau par une épaisse couche nuageuse, on aurait aucun mal à s'imaginer voguer parmi les plus hauts sommets du monde. Ces monticules de terres et de roches partiellement herbu sont indénombrable. Plus vous progressez et plus vous en découvrez de nouvelles, toutes aussi mystérieuses les unes que les autres. Vous demeurez abasourdi devant une telle magnifiscience. Pour vous le temps s'est arrêté. Tout évolue au ralenti. Votre esprit se charge d'émotions fortes et votre mémoire n'est même plus capable de se rappeler le moment ou vous êtes partie. Jamais vous n'auriez songez vous retrouver dans un tel lieu tant improbable, si irréel, mais vous y êtes. Vous imaginez avoir franchi une frontière temporelle. Comme si ce qui s'offrait à vous n'avait rien de présent. Comme si vous aviez sommeillez durant des siècles et que d'un coup vous vous retrouvez avec l'idée qu'une ville se trouve à des centaines de mettre sous vos pieds. Comment est-ce possible. Puis vous reprenez vos esprits et consentez sans effort que la nature vous réserve bien des surprises.
Il est proche de 12 heures. Deux garçons s'affairent autour d'une tablée. Couverts, verres, ustensiles locaux, tout y est pour honorer l'anniversaire d'Agnès. Suivra alors un plantureux repas rassemblant différents produits issue de la mer, le tout agrémenté d'un délicieux vin blanc australien et partagé au beau milieu d'un cadre idyllique. La générosité des parents à Bob nous a permis d'obtenir la réponse à une question primordial que tous nous nous posions...une deuxième bouteille aurait-elle un goût identique ? Il s'avéra que oui.
Suite à cela débuta une guillerette après-midi. C'est avec des esprits toisant le monde du rêve que nous entrouvrîmes nos coeurs et dévoilâmes leurs contenus. L'endroit s'y prêtait à merveille.
De l'émotion, des rires et des larmes, le dévoilement des secrets enfouis dans les archives du pardon, le récit de douloureuses épreuves traversées et témoins d'une existence peu envieuse. Tous se prêtèrent au jeu et évoquèrent ce que de coutume une prison de glace renferme souterrainement. Nous comprenions alors que c'était aussi cela, VIVRE. Faire du rangement dans nos consciences en acceptant de remplacer les épais rideaux noirs symboles de fierté et d'orgueil pour laisser pénétrer sans obstacles les chauds rayons du soleil. De se rendre à l'évidence en se disant que tout ce qui n'est pas forcément bien rend plus fort et prendre un peu des mots de chaque jours pour en faire le livre de votre vie. Ce que nous avons vécus durant cette journée sera sans nul doute l'une des expériences les plus formidables qu'il nous sera donnée de raconter. Et simplement parce que nous n'avions eu aucune réticence ni retenue à nous exprimer en disant ce que nous voulions faire savoir; ce moment passé ensemble nous a fait le plus grand bien. C'est un conseil que l'on vous donne, soyez vous-même et quoi qu'il en coûte. Tant d'être s'évertuent à paraître alors qu'il est tellement plus simple d'être. A bons entendeurs...
Une promesse a vu le jour ce 17 janvier, celle de se retrouver au même endroit dans 10 ans. C'est certainement la promesse que nous aurons le plus de joie à tenir. Pour avoir partagé ce moment unique avec vous, un grand Merci à vous deux Michel et Agnès et que dieu vous garde au moins jusqu'en 2020 ...
Merci Manus, tu as su retranscrire ce que nous avions tous éprouvé durant cette après-midi et nous souhaitons réellement qu'il puisse en être de même un jour où l'autre pour vous, lecteurs assidus.
Une petite anecdote rigolote me vient maintenant à l'esprit. Je me permet de préciser qu'on a également visité la grotte de "Hang Dau Go" et non celle de "Loi Ra" comme le pensait mon papa. "Loi Ra" est la traduction vietnamienne de "sortie" comme l'indique la photo . Ahhhh papa.
Le 18 au matin nous repartîmes en mini bus en direction de Hanoî (carrefour obligatoire lorsque vous voulez voyager dans le nord du Vietnam), Mais avant ça, Manus et moi ayant sympathisé avec le "junckie staff" de l'hôtel, nous nous sommes tapés une petite douille de "beuh" devant les yeux ébahis de ma maman. P**** elle nous a déchiré la tête la s***** (je parle de la douille ).
Petite explication pour l'ancienne génération, à qui ça éveillera quelque souvenir de l'année 68, où tout le monde avait les cheveux longs et couraient nus dans les prés en prêchant la liberté. En fait, les employés de l'hôtel prenaient plaisir à rendre visite à Alice aux Pays des Merveilles par le biais de fréquentes consommations de substances illicites telles que de la "marie-jeanne". Ils en déposaient dans un réceptacle, qu'ils positionnaient au bout d'une longue pipe. Manus et moi nous sommes ponctuellement "joint" à ce rituel. Cette curieuse fumée nous a non seulement rendu euphoriques mais a également déclenché des bouffés de chaleur et une perte momentané de nos forces.
Au vue du résultat, ma maman n'a pas voulu essayer . Pourtant on gardait les pieds sur terre.
Une fois arrivés à Hanoî, nous nous sommes directement rendu à la gare afin d'acheter des billets pour le night train en destination de Hue. Le départ du train étant tard dans la soirée, nous avons eu le temps de retourner manger à notre cantine... le restaurant "Hoa Sua". On s'est encore une fois régalé et délecté de bières et de bons vins. Finalement je me demande si mes parents ne nous incitaient pas à la débauche .
- Alleeez iston bois-en une ôôtre... hips... regarde ta mère et moi, raahh peux pas te faire de mal... de diou, te dis d'en boire une ôôtre !!!
Je vous avait dis que je vous reparlerais des 2 australiennes de Sapa, nous y voilà. Ce soir là dans le night train je souffrais d'insomnie, je me suis donc baladé dans les wagons. Je me suis ainsi trouvé nez à nez avec Shelly et Caroline que l'on surnommera Thelma et Louise. Elles se rendaient également à Hue après avoir visité la baie d'Along (sans le vouloir nous suivions le trip touristique type). Elles me convièrent à partager un joyeux moment houblonné. Lorsque les dernières canettes étaient vides, je me proposais d'aller nous ravitailler dans le wagon de queue, j'en profitais pour voir s'il y avait de nouvelles têtes. Louise me répondit qu'elle irait donc dans le wagon de tête... voir s'il y avait de nouvelles queues .
A ce moment là je suis tombé dans une embuscade d'un groupe d'une dizaine d'anglophones festoyant bruyamment. Il y avait une majorité de jeunes filles, 2 mecs et quelques vieux briscards. Ils me convièrent à leur cérébral jeu alcoolisé. Chacun avait un surnom, le mien était "Froggy" (vous comprenez pourquoi !!! Mais si les mangeurs de grenouilles... bah bande d'incultes). Le but était de chanter "Froggy Fuck, what the Fuck, what about the (vous visez quelqu'un en chantant son surnom) Fuck"... Celui qui rate le coche doit boire son verre.
De retour dans le compartiment où Thelma s'efforçait de cacher les derniers cadavres, je retrouvais nos 2 comparses assoiffées par leur longue attente.
Ce fut une soirée où les compartiments voisins ont exprimé leur mécontentement, mais également où vous avez du mal à regagner votre 3ème couchette du haut sans mettre le pied dans l'oeil de votre partenaire de voyage... encore désolé Manus .
Nous sommes arrivés à Hué le 19 aux aurores sous un ciel menaçant. Hué est l'ancienne capitale impériale du Vietnam. Elle est située au centre du pays, juste au sud du fameux 17ème parallèle. Hué vit essentiellement de pêche et de tourisme. Le ciel du matin n'a fait qu'anticiper la météo de la journée car il a plu plu et replu. Mes téméraires parents ont osé affronter les incessantes ondées pour allé faire le tour de la ville. Nous remercions mon papa pour les photos.
En 24 heures Manus et moi n'avons pas fait grand chose d'autre que de manger, boire des "binchs" et jouer au billard (comme d'habitude sauf pour le billard ).
Le soir nous avons goûté les spécialités locales servies dans des feuilles de bananiers, assouvit notre soif (car il faisait dorénavant très chaud) grâce à de multiple verres de bière (oui encore ... j'ai honte si ma mère savait ça... mais je suis idiot, c'est elle qui me les a payé ). Le jeune personnel féminin du restaurant était aussi sympathique que nonchalant. Néanmoins ce manque de sérieux n'était absolument pas déplaisant. Elles s'essayaient au français avec la fameuse phrase "Merci bonsoir" (au lieu de "merci beaucoup") noyée dans un rire juvénile .
Ensuite nous nous sommes rendu dans le bar ou Manus et moi avions élu domicile. Vous avez certainement tous un jour secrètement rêvé de vous mettre dans la peau d'une star. De vous rendre à un endroit et de vous faire acclamer par la foule en délire. Vous vous demandez quelle sensation agréable cela peut produire ??? Moi je peux vous l'expliquer .
A l'approche du bar, la musique tonitruante et l'ambiance endiablée à en défriser un caniche retentissaient. Mes parents et Manus me précédaient. A peine avais-je passé l'embrasure de la porte que mon nom résonna jusqu'à couvrir la puissante musique. "BoooooRiiiiiiiiiiiiS"... Un groupe de filles criaient mon nom à l'unisson, dans une hystérie sans égale. Stoïque je m'approcha d'elles et reconnu le groupe du "get-happen" de la veille. Je m'installais un moment avec eux pour papoter (car les mecs aussi étaient là, mais pas pour m'acclamer ), puis leur expliquais que je n'allais pas abandonner mes parents et Manus .
C'est très flatteur comme expérience, j'imagine maintenant clairement comment sera le quotidien à notre retour de tour du monde .
Le temps que mes chevilles désenflent, nous embraquions dans un bus pour Hoi An le 20 février. Nous sommes arrivés en cours d'après-midi et avons été déposé devant un hôtel correspondant au budget de mes parents et proposant la prestation d'une piscine couverte. En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, nous primes possession de la chambre et zooouuuu dans la piscine. L'eau sur-chlorée était bonne. Elle m'a valu une irritation rétinienne digne d'une brûlure au 3ème degré...
Heureusement que mes parents ont eu la bonne idée de soulager ma brûlure avec de la bonne bière fraîche... Ha non ça c'était le soir pour me consoler, en fait mon père m'a appliqué du collyre. Alors je peux être aussi médisant que je le peux avec ses préparatifs méticuleux, mais sur ce coup là, son kit de survie m'a été d'un grand secours. Tu sais que j'adore te taquiner mon papounet .
Hoi An est constituée d'une vieille ville (inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO). Ces vieux quartiers foisonnent de boutiques de vêtements, chaussures et textiles en tout genre.
Le dynamisme vietnamien dans toute sa splendeur.
Le pont-pagode japonais est une des particularités de la ville. On ne sait pas si ce sont les souvenirs pluvieux du Japon qui ont ternis notre objectivité, mais nous l'avons trouvé laid. Ce qui nous réconforte c'est que mes parents partageaient notre avis... et vous ?
Le fleuve et quelques temples ornent la ville.
A une 30aine de kilomètres existe le site de "My Son", qui n'est pas sans rappeler une version miniature du temple d'Ankor.
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"My son" ("Mon fils" en anglais)... pour mes parents, ce site portait bien son nom
Ce très joli site, perdu dans la nature, est incontournable.
Sur le retour nous avons contemplé de splendies paysages. Nous avons également fait un arrêt où ma maman a pu s'essayer à la confection de crêpes de riz, utiliser pour rouler les nêms... et les nêms... on "nêm" ou on "nêm" pas !!!
Un soir, après un agréable moment au restaurant, nous sommes allés taquiner l'ambiance d'un bar animé de la ville. Mon père et Manus ont orienté leur choix sur un Cognac "Napoléon" prétextant une aide à la digestion. Malgré le niveau sonore élevé, nous avons pu échanger et rire. Ce soir là, mon père, pris d'affection pour Manus depuis le début, décréta qu'il était un fils spirituel... tout en leva son verre de spiritueux .
Le 22 au soir nous primes le sleeping bus afin de rejoindre Nah Trang. Mon père se réjouissait d'un nouveau trajet où il n'aurait pas de place pour ses jambes et où le sommeil serait difficile à trouver. Ha vous pouvez le dire on les a ballotté à droite à gauche mes parents (à moins que ce ne soit l'inverse ) et on les a fait boire des bières (en même temps ça c'était réciproque ).
Nah Trang est la station balnéaire la plus cotée du Vietnam.
Nous y avons fait bronzette, mangé d'excellents plats et bien évidemment bu... ne me le faites pas écrire, vous savez très bien ce que nous avons bu. En fait le "fil rouge" de notre aventure autour du monde n'a pas été rompu durant la visite de mes parents, j'irais même jusqu'à dire qu'il a pris un coup de boost.
Nous avons rencontré un retraité de la guerre, avec qui nous avons sympathisé.
Un soir où nous nous baladions, nous sommes tombés nez à nez avec une cérémonie de mariage. En 5 minutes de conversation avec une demoiselle d'honneur, nous étions tous les 4 invités pour le repas à 19h. Dans le feu de l'action tout le monde était partant, mais une fois l'excitation du moment retombée mes parents émettaient une certaine gène à "s'incruster" à la fête. Vous imaginez que pour 2 pinces comme Manus et moi, il est inconcevable de laisser passer une opportunité de ce genre. Vous êtes dorénavant averti que nous ne déclinerons aucune invitation à notre retour... Ceci n'est pas une information mais plutôt une sollicitation .
Mes parents enfin convaincu, nous n'avions que peu de temps pour nous arranger. Avec un peu de retard, nous sommes arrivés à 19h37... et constatâmes avec dépit que la salle se vidait lentement, la fête était terminée ou n'avait peut-être jamais commencé ...
Tant pis... pour se consoler nous sommes parti nous installer à une terrasse en bord de plage afin de s'occuper de notre "fil rouge".
Le 24 au soir mon père prenait conscience que c'était le dernier voyage en douloureux sleeping bus qu'il s'apprêtait à faire (il était vert... le bus pas mon père). Le lendemain nous nous réveillâmes à Ho Shi Minh.
Anciennement connu sous le nom de Saîgon jusqu'en 1975, c'est la plus grande ville du Vietnam (7 millions d'habitants). Elle est également le poumon économique du pays, puisque pendant la guerre Saîgon était le siège du commandement américain (son activité économique fut donc dopée par la présence de centaines de milliers de soldats américains).
Ma maman voulait absolument découvrir le delta du Mékong et le musée de la guerre, il ne fallait donc pas traîner car le lendemain l'avion les ramenant à la maison ne les attendrait pas.
Le Delta du Mékong fut une expédition vraiment magnifique. Au vue du manque de temps, nous ne pouvions nous joindre à un tour organisé. Nous avons donc loué les services d'un chauffeur de taxi pour un tarif convenu à l'avance. Ce chauffeur peu expressif et timide, traduisait son malaise par des reniflements à répétition qui lui valut le surnom de "Groin-groin".
Euh non c'était pas lui ... pardon ! Le voilà.
Sur place nous avons embarqué dans un petit bateau, qui allait bientôt voguer au travers de cet énorme fleuve.
Nous avons découvert des lieux plus retranchés.
Notre sympathique (mais non moins mercantile) guide, nous emmena visiter des plantations et différents ateliers artisanaux, où nous avons approché un piton, pu goûter à de l'alcool de cobra, de gigantesque gambas et à de la gelée royal.
La gelée royale possède d'extraordinaires vertus. Elle permet de rester en forme, soigne certains maux et conserve votre peau.
Afin de nous en venter les mérites, notre guide nous demanda qu'elle âge pouvait bien avoir la fille qui s'activait à nous servir. Ce genre de question est difficile à aborder, mais jouant le jeu, je me lança.
- 26 ans, lui dis-je à haute voix en pensant 28-29.
- Ah, tu vois qu'elle à l'air jeune, rétorqua-t-il fièrement.
- Oui mais qu'elle âge a-t-elle, insistais-je afin d'assouvir ma curiosité.
Il se retourna vers la demoiselle et lui posa la question en vietnamien.
- 24 ans, mais regarde comme sa peau à l'air douce balbutia-t-il affichant l'esquisse d'un sourire commercial .
Notre dernière excursion fut le musée de la guerre. A l'extérieur étaient présentés de vieux véhicules, et les 1ères vitrines abritaient quelques armes telles que le célèbre AK47. La partie historique du musé présentait une vision plutôt anti-américaine, étalant une collection de témoignages et de récits ponctuels sans expliquer clairement les tenants et les aboutissants de la guerre, telles que vous avez pu les découvrir au début de l'article.
Néanmoins cette visite était pleine d'émotion. Une émotion qui ne nous quitta pas car il était l'heure de récupérer les sacs de mes parents et de monter dans un taxi pour l'aéroport.
Nous partageâmes une dernière onéreuse et nostalgique bière en guise de au-revoir. Les souvenirs de ce périples commencèrent à s'entremêler dans nos têtes. Le temps était venu de se rendre compte de l'aventure que nous avions vécu ensemble, et qui nous a tellement rapprochée. La fin de tous ces magnifiques moments semblait si brutale.
L'attente de l'heure d'embarquement était angoissante à l'image d'un condamné attendant son tour dans le couloir de la mort (je sais j'abuse mais c'était vraiment triste ). Nous tenions à les accompagner jusqu'au dernier moment, aux derniers mètres. Inutile de se voiler la face, ces vacances dans notre voyage ont été un pur bonheur, une petite bouffée d'oxygène, un semblant de retour au source.
Les larmes jaillirent et l'émotion était à son comble... mais ne pleurez pas, ce ne sont que des aux-revoirs...
Papa, Maman merci.