Gdansk avec les Loups
Notre état de santé est déplorable. Bob s'est brisé le petit doigt, et moi je suis porteur d'une bactérie qui transforme les toilettes en un lieu de pèlerinage (En fait, Bob s'est foulé le doigt en attrapant une balle et moi j’avais le ventre légèrement dérangé durant environ 4h37 
). Le moral est au plus bas et nous sommes à deux doigts du rapatriement. Nous ne savons pas dans quelles circonstances nous allons être accueilli par Nicolas (l'ancien copain de classe de Bob pendant leurs années à l'IUT et perdu de vue durant 10 ans), mais une chose est sûre, nous ne pourrons plus affronter bien longtemps des conditions de vie similaires à celles d'un entraînement de GIGN....
Nous arrivons donc à Gdansk par le train. Nous traînons péniblement nos guêtres à l'extérieur de la gare et attendons Nico. Il viens nous récupérer à bord de son modeste véhicule...
QUOI !!! c'est sa caisse ça ??? Ah ouais d'accord ça commence bien.
MONSIEUR se pointe avec un Porsche Cayenne Bi-turbo de 450 cv. Bah! il a du la louer pour nous impressionner ni plus ni moins.
Une fois à bord, nous nous dirigeons RAPIDEMENT à son lieu de travail, c'est le moins que l’on puisse dire (Pour info, les polonais roulent dans l'ensemble au-delà des limitations de vitesse).
Sur place on découvre un grand bureau paysager où s'afférent bon nombre d'employés.
- Ta vu c'est marrant, le bureau à Nico est tout au bout de l'allée et en plus il est centré comme si...
- Euh ouais on dirai que c'est lui le Boss.
- Mais nan tu déconnes il avait dit une petite boîte ou on fabrique des bateaux. Rien d'extraordinaire non plus.
- Ché pas on verra !!!
On patientera quelques instants autour d’une table à siroter une eau gazeuse, avant de rejoindre son appartement. Arrivé sur place...
- Arf !!! C'est là dedans qu'il vit ? Mais il avait dit un petit appartement tout simple. C'est quoi ça ? t'as la radio dans la salle de bain ? un Sauna et une baignoire Jacuzzi ? OH PUNAISE C'EST QUOI CET ECRAN ?
- Mais lol, y'en a un deuxième juste à coté.
Le soir venu (ou plutôt 2 heures après avoir enfin fait le tour de son appartement et de ses innombrables options) Nico nous propose de sortir dans la ville voisine répondant au nom de SOPOT (pour info il s'agirait du St-Tropez version polonaise). Il semblerait que ce soit un lieu ou se retrouve les jeunes polonais dont l’objectif premier serai de sortir s’amuser. Il nous dit que nous devrions faire de même ce soir et nous ne tarderons pas à découvrir alors ce que le mot "fête" symbolise dans cette ville...
S'en suivra un restaurant, des vodka/red-bull et des boîtes de nuit. Vous concevrez alors que notre séjour débute dans des conditions déplorables...
Les jours qui suivirent se ressemblèrent étrangement. Les matinées nous obligèrent à nous goinfrer de tartines en tout genre et le début d'après midi, ainsi que le soir, nous dûmes faire face à la pénible obligation d'honorer les repas gargantuesques que certains établissements nous offraient. Heureusement que les dites "boîtes de nuit" si nombreuses à SOPOT, nous permettaient de souffler un peu.
Sérieusement, nous avons été accueilli dans des conditions de rêve. Nico nous a pris en charge du petit-déjeuner au dîner, du réveil tardif à la sortie de boite aux aurores. Il nous a aidé pour nos demandes de visas, conduit dans les meilleurs endroits de la région. Au départ, on avait le sentiment d'abuser, mais la générosité de Nico est sans limite.
Notre 1er week-end était surbooké.
Nico, Ania (sa copine) et nous-même, sommes allés à Borsk, pour assister à un RUN (meeting de voiture où s'affrontent des voitures sur-puissantes sur une distance d'environ 450m). La gagnante sera une Corvette de plus de 600cv.
Visite de la presqu'île de Hell, superbe endroit fréquenté par des jeunes au look de surfeurs
Attention surfeurs, prenez garde au fameux short orange de Manus.
Petite histoire :
Après un copieux diner (bob a même mangé les restes de nos plats et s’est enfilé 1,5 L de bière) nous nous apprêtions à rejoindre Gdansk.
Arrivé à la voiture, il constate la présence d’un panier de basket situé à peine à quelques mètres. Il se dit qu’il irai bien voir si il peut "claquer un smatch" pensant que l’anneau de celui-ci était plus bas que de coutume.
Récit d’un grand moment sportif :
Nos amis s’installèrent à l’arrière de leur voiture quand soudainement l’un d’entre eux s’exclama :
- Tien j’irais bien voir ce panier d’un peu plus prêt.
- Ben vas-y donc on a largement le temps, lui répondi son compagnon.
- bah, laisses tomber, pis de toute façon j’ai bien trop mangé.
- Alors quoi, t’as peur ou quoi ? vas-y donc...on fait un tour du monde ou pas ?
Un léger moment de réflexion suffira à le décider.
Bob sorti alors de la voiture et se dirigea vers le terrain de basket. Ses amis le suivirent.
- Je peux emprunter la balle, lança-t-il en direction d’un banc voisin sur lequel s’affalait un groupe de jeune.
- Ouais bien sûre, lui répondît l’un d’entre eux.
Bob tenta alors de concrétiser quelques lancés de balle. Un court instant plus tard, alors que sa prestation frôlait le ridicule, il décida d’y mettre un terme.
- Merci pour la balle, fît-il en la rendant à son propriétaire.
Un léger rictus dessiné sur son visage, celui-ci lança :
- Tu veux faire un match ?
- Euh, allez pourquoi pas, répondît Bob. Il savait que sa piètre démonstration ne lui avait nullement donné satisfaction, mais devant la vraisemblable trempe que présentait son adversaire, il lui semblait tout de même possible d’en découdre avec bravoure. Il le regarda et lui lança :
- Contre toi ?
Son prétendu adversaire marqua une pause avant de lancer :
- Non contre lui.
A ce moment les yeux de notre champion en herbe s'écarquillèrent comme jamais. Le petit groupe de jeunes présent devant lui venait de s’écarter, à la manière d’une haie d’honneur, pour laisser place à une entité venue de nulle part. Celui-ci (que nous appellerons le "long") saisi la balle d’une main, regarda furtivement le panier de basket et s’élança dans sa direction. Un nombre infime de pas suffirent à l’amener devant l’anneau qu’il pulvérisa d’un "smatch" si impressionnant que nul ne pouvait douter de son imposante supériorité.
Bob tenta alors de chercher une once de réconfort dans le regard de ses amis venus le soutenir. Ceux-ci se fixèrent un instant du regard avant de baisser les yeux comme un chien que l’on aurait fraîchement puni.
Un grand moment de solitude venait désormais de s’installer.
Soudainement une éclipse de soleil intervînt dans le ciel. "Le long" venait de rejoindre Bob. Il baissa la tête et lui lança d’une voie venue d’outre-tombe :
- Le premier à 11 points, 1 point par panier et le marqueur garde la balle...Ca te convient ?
Un son à peine perceptible sorti péniblement de la bouche de notre pauvre ami commun qui ne pu malheureusement qu'acquiescer.
Ses premiers pas furent incontestablement hésitants et sa réussite quasiment nulle. "Le long" se jouait de la présence insignifiante de son adversaire et accentuait sa dominance par de gracieuses gestuelles alliant technique et savoir faire. Les premiers points ne mirent pas longtemps à être inscrits par celui-ci. Passé quelques secondes à peine, le score affichait déjà un indiscutable 3-0. Le temps s’écoulait lentement et alors que le long semblait peiner à se débarrasser de la présence d’un moustique, Bob compris que le point faible de Goliath était vraisemblablement son endurance. Du coup, ses jambes se firent plus légères et sa nervosité semblait devenir un atout non négligeable. Il se mît alors à se battre sur la totalité des balles et plus le temps s’écoulait et plus "le long" ouvrait sa bouche béante cherchant péniblement un peu d'oxygène. Le score se mît à changer donnant l’avantage à notre petit héro. "Le long" paraissait étrangement désorienté par la vivacité retrouvé de son adversaire. Il dû se contenter de tenter sa chance à travers quelques lancés peu fructueux. Malheureusement pour lui sa réussite venait de l’abandonner et c’est sur un score de 11 à 8, après un bon quart d’heure de jeu, que Bob gagna son duel.
Moralité, rien ne sers d’être grand, il faut juste manger et boire des bières avant de jouer lol
Parlons un peu de Gdansk...
- arrêtes on est pas crédible. Ca fait presque une semaine qu'on est là et on a encore rien vu de la ville.
- Tin j'ai mal au bide
- Qu'est-ce qui t'arrives, t'es malade ?
- Nan j'ai trop bouffé
- Bon ! on a qu'a inventer un truc du genre, c'est une belle ville ou il fait bon y vivre et on mettra quelques photos vite fait. Qu'est-ce t'en penses ?
Gdansk est une magnifique ville ou il y fait vraiment bon vivre. Les rues sont nombreuses, et il y a même des voitures qui y roulent. On peut distinguer de temps à autre des passants qui vont ou qui reviennent de leur travail (en faite on en sais strictement rien) et des bâtiments ou ils doit y avoir certainement des appartements. Oh une église... ça faisait longtemps.
Bref...Gdansk ou SOPOT (on sait plus maintenant ou on vie finalement) doit être une ville très charmante...enfin on pense !
Afin d’alléger notre quotidien nous avons décider de partir (sous les conseils de Nico) à Mikolajki (situé à 300 km de Gdansk. C'est la région des 1 001 lacs et des 1 000 000 de moustiques) où se déroule une étape du championnat du monde de rallye (WRC). On en a profité pour refaire du camping et re-manger du hareng (limite ça fait du bien de retrouver nos petites boîtes).
Nous avons partagé une chouette après-midi avec 3 polonais. Il nous ont pris en stop et proposé de voir le rallye ensemble.
Nous avons profité du magnifique cite qui nous était offert en allant nous balader quelques heures.
Nous avons mangé une pizza de 50cm à 30 zloty (moins de 7 euros).
Nous nous sommes essayé à la navigation sur le lac. Bob le salle gosse touche a tout à failli bloquer le bateau dans les roseaux, casser le moteur en faisant de violentes marches arrière. Ainsi, Manus a préféré prendre les commandes pour assurer le retour.
Retour à Gdansk le lundi car nous devions récupérer nos visas chinois et faire la demande des russes.
Quoi ? 1 semaine de délais ? mais il avait dit 3 jours au téléphone...
C'est à ce moment précis que Nico est intervenu.
- C'est pas grave les gars vous n'avez qu'à rester tranquillou ici et on ira à Sopot le soir. Pis le week-end prochain ya le festival Heineken à Gdynia (l'équivalent des Eurokénnes) on pourra y faire la fête ça va être cool.
A cet instant, nous vient à l'esprit le passage d'un vieux film comique français, où un gars dit à un autre :
- On ira boire un ptit verre de vin chaud M'sieur Duce !
Vous remplacez le vin chaud par le vodka/red-bull et vous en faite un film polonais... Pffiouu! ça va à nouveau être dur.
On se contentera juste de vous dire que nous avons donc passé une semaine supplémentaire chez Nico sans pour autant rentrer dans les détails (l'article n'en finirai pas) Pis surtout qu'il serait souhaitable d'être à jeun pour pouvoir écrire correctement donc on fera l'impasse sur cette semaine tout aussi difficile que la précédente...Bouarghh !!!
Le dernier week-end Nico nous emmena à une course de côte à Sopot (les sports mécaniques auront été au coeur de nos occupations) puis camper sur la presqu'île de Hell.
Nous avons passé une superbe soirée dans une boite au bord de la mer.
Le programme du lendemain était simple: bronzette, baignade et beach-volley.
Au retour c'est Nico qui a joué les pilote
Ceci dit il ne faut absolument pas oublier de parler du chantier naval de Gdansk, où se trouve l’entreprise de Nico (SUNREEF: http://www.sunreef-yachts.com/fr/ ) :
Il est tout de même à la tête d'une entreprise de 500 employés qui fabrique des catamarans et des yachts de luxes. Nous avons visité l'ensemble des ateliers de production ainsi que deux bateaux prêt à la vente. C'était vraiment impressionnant. Il faut dire également qu’il s’agit ici, du style de bateaux que peuvent uniquement s’offrir les plus riches. Les mêmes qui nous fond tous rêver et que nous pouvons découvrir dans les diverses revues qui affichent les plus somptueux paysages.
Pour la touche culturelle du moment, nous allons juste vous lister chronologiquement mais de manière succincte, les différentes étapes de la fabrication d’un yacht de ce type :
1) Etablissement d’un plan Marketing (présence en salon nautique, entretien avec des professionnels du secteur, ect...)
2) Une fois le client déniché, celui-ci émet ses voeux en se faisant orienter sur son choix (c’est le boulot des commerciaux). Il sera renseigné sur les frais à prévoir ou encore les options disponibles. 3) Suivra l’intervention d’un architecte qui mettra en forme le plan du bateau. Il se fera assisté par une équipe de designer.
4) Signature du contrat
5) Visite du client au chantier. Il choisira parmi plusieurs possibilités (couleur, matière, bois, cuir, ect...). Le contrat est infiniment modulable selon ces critères.
6) Déterminer si le bateau doit être inscrit au commerce ou pas (car possibilité de l’utiliser pour un business).
7) Une fois les options choisies, faire une liste du matériel nécessaire à la confection. Puis un "project manager" signifie la date de livraison du bateau au client.
8) Un chef de production vérifie la liste du matériel établi et suit l’évolution de la fabrication du bateau (coque, système technique, menuiserie, castillage, ect...) Certaines opérations se font en parallèle.
9) Mise à l’eau, montage du mât et essais.
L’entreprise fabrique plusieurs catamarans ou yacht. Les tailles évoluent du plus petit de 62 pieds au plus grand de 114 pieds (à l’heure actuelle), sachant néanmoins que le client demeure le décideur (du moment qu’il paie). C’est à dire que si maintenant un client demande à obtenir un 130 pieds, encore jamais réalisé pour l’instant, l’entreprise est capable de le confectionner de A à Z et ce, en toute autonomie. Par autonomie, on entend quelle ne sous-traite quasiment rien et qu’elle est capable de créer tout ce dont elle aurai besoin pour en fabriquer un.
Enfin, une question que vous vous posez certainement, tout comme on se l’est également posé devant la découverte d’un tel empire... mais combien ça coûte un truc pareil ???
Jean-pierre Pernaut n’a qu’à bien se tenir :
Pour un "petit" comptez entre 1,2 et 2,5 millions d’euros
Pour un "grand" cela commence à 4,5 millions et n’a pas de limite (c’est selon les exigences du clients). Autant dire que ce n’est pas à la porté de toutes les bourses SMILE. Ceci dit, NOUS on a pu entrer et visiter deux d’entre eux. Nah ! la la la la laiiiire euh !!!
Pour résumer ces deux semaines passé à Gdansk nous dirons ceci :
Vraiment sympa
Oh combien reposant
De l'excès
Kilo aussitôt repris
Ah ! Sopot
Royaume de la nuit
Eh des jolies filles
D'ailleurs...nan rien
Bien manger
Ulan Bator c'est pour bientôt
Litthuanie encore plus et
Lethonie juste après
Que les choses soient bien clair entre nous...Non ! nous ne buvons pas que de la bière. D'ailleurs on alterne bien souvent et dans la mesure du possible...Il n'y a qu'à revoir les premières lettres de la liste précédente pour comprendre ce que nous buvons pour diversifier notre quotidien.
Enfin pour finir, nous vous informons, cher public, que NORMALEMENT, nous quittons Gdansk dès ce soir pour nous rendre à Varsovie. Sur place nous ferons les derniers visas (Mongolie). Nous avons été agréablement surpris de savoir qu'ils pouvaient être fait dans la même journée. Ensuite nous prendrons le train de nuit direction Vilnius en Lituanie. Fini le confort de Gdansk et ses soirées animées. Nous nous dirigeons progressivement vers des pays de plus en plus pauvre et de nous savoir en Mongolie dans à peine 1 mois nous réjouis mais soulève certaines appréhensions. Nous quitterons l'Europe et le décalage sera flagrant tant au niveau de la compréhension linguistique que des meurs. Nous espérons que ce ne sera pas trop difficile. Nous laissons derrière nous la facilités et en avant pour la grande aventure...
A bientôt !